dimanche 25 octobre 2009

La route de la soie







Mon journal annonce "un périple à couper le souffle"; il ne fallait rien d'autre pour que je coure à cette autre expo phare d'Europalia Chine, quelques jours avant mon départ pour le Mexique.

Alors comment se fait-il que je reste un peu sur ma faim ?
Voyons d'abord le positif.
1/ les immenses photos qui tapissent les murs, illustrant le parcours (je précise que l'expo se limite aux deux chemins chinois, contournant le désert du Taklamakan, de Xian à Kashgar)
2/ les pièces exposées, venues pour la plupart du musée d'Urumqi - encore un que nous avons manqué, R et moi; pourtant il était au programme mais on a dû y renoncer à cause de la longueur des transports. Des pièces rares et magnifiques, comme cette momie (en illustration) parfaitement conservée depuis le 4ème siècle de notre ère; c'est que le désert du Taklamakan est particulièrement sec.

Pourtant je suis un peu déçue.
Peut-être parce que j'ai fait le tour du Taklamakan et visité ces villes et sites dont il est question ? A regarder les grandes photos sur les murs on croirait que tout n'est que désert, rien que des tombes et pas de villes; mais des villes dans les oasis, il y en avait, et elles existent toujours, et sont belles et intéressantes, mais pas ... chinoises. Est-ce le conflit actuel avec les Ouïgours qui empêche les Chinois de montrer le côté typiquement oriental et musulman de Khotan, Turfan ou Kashgar ? (juste une photo de la grand-place de Kashgar à la fin).

Les commentaires évitent soigneusement toute allusion à la "colonisation" chinoise - juste une phrase "ces régions sont maintenant de plus en plus peuplées de Chinois"; un modèle de langue de bois. Autre commentaire tronqué à propos de Dunhuang: un moine aurait "trouvé" la chambre aux manuscrits; c'est escamoter l'épisode de la vente des manuscrits par ce moine, qui en était le gardien, à Aurel Stein, pour le British Museum, et à Paul Pelliot, pour le musée Guimet. Pour ne pas rappeler la controverse ? Et aussi un passage qui sent la harangue communiste: le commerce de la route de la soie aurait créé "une bourgeoisie oisive, grasse et riche" !

Bref j'ai trouvé le commentaire superficiel, et si admirer les pièces a été un plaisir, l'ensemble me laisse une sorte de malaise.

Autre regret à propos de cet Europalia Chine: la pauvreté des boutiques qui clôturent les expos: rien que des chinoiseries sans valeur, à part les catalogues, très peu de livres - alors qu'il en existe tant sur le sujet !!

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