dimanche 16 septembre 2012

Babel des temps modernes

Le mythe babélien  revisité à Lille: à ne manquer sous aucun prétexte !
En prélude à l'exposition Fables du paysage flamand (dès le 6 octobre) - où l'on nous annonce  Bosch, Brueghel et comparses - le musée des Beaux-Arts de Lille présente une sélection d'oeuvres contemporaines sur le thème de Babel.
Le passage de la Genèse est connu: la construction inachevée d'une tour qui atteindrait le ciel, la colère divine et la confusion des langues entre les bâtisseurs, qui provoque la dispersion des peuples.
On a coutume de représenter cette tour sur le modèle de la  ziggourat de Babylone, en spirale - comme dans le célèbre tableau de Brueghel, symbole de la vanité des hommes.
L'époque contemporaine ne manque pas de nouvelles tours de Babel, toujours plus hautes, toujours plus vertigineuses. Signe de richesse ? Début d'apocalypse ?
Voilà le thème de l'expo brossé en quelques mots, bien insuffisants. Le thème est d'une complexité et d'une richesse rare, très bien illustré par des artistes du monde entier et des techniques bien d'aujourd'hui: installations, vidéos, cinéma, photographies, bandes dessinées...De grands noms de chez nous, comme Wim Delvoye ou François Schuiten; mais celui que j'ai découvert et adoré, et que je veux vous faire partager, c'est Yang Yongliang, artiste chinois comme son nom l'indique. Sa technique: dessin photographié et parfois animé. Si vous ne comprenez pas, allez voir sur place. Exemple: vous avez ici Shanghai, vu de la terrasse de l'hôtel de la paix, à la manière des anciennes gravures chinoises: vue sur le Bund et  le quartier futuriste de Pudong; regardez bien, la montagne est en fait un agglomérat de buildings ! Et tout cela bouge, les gens, les voitures, la chute d'eau - ce que vous ne pouvez pas voir car ma photo est statique et ma technique à moi ne me permet pas d'animer l'oeuvre.
Il m'est impossible de résumer ici tout ce que cette expo inspire, mais croyez moi, elle interpelle : jusqu'où ira la vanité des hommes ?
Palais des Beaux-arts à Lille, jusqu'au 14 janvier 2013; sera toujours visible en même temps que les prestigieux tableaux flamands annoncés à partir du 6 octobre. J'ai préféré y aller maintenant, histoire de me centrer tranquillement sur l'aspect contemporain, qui sera peut-être un peu éclipsé devant les images fantastiques de Jérôme Bosch.