lundi 21 mai 2012

L'Age d'or de la Chine

Quand ? sous la dynastie des Tang, de 618 à 907 après JC
Où ? à Chang'an (aujourd'hui Xian), métropole impériale, départ de la fameuse route de la soie vers l'occident, lieu de convergence des arts, des idées, des religions de l'époque.
J'ai un faible pour cette période et la route de la soie, je me devais donc d'y courir, à cette expo, située dans un lieu improbable, la petite ville ennuyeuse de Maaseik, aux confins du Limbourg belge, en région néerlandophone, à deux pas des Pays-Bas.


Des pièces absolument exceptionnelles, provenant de Chine - pas des contrefaçons, du très très beau et très authentique; une mise en scène non moins exceptionnelle, dans un décor tout aussi improbable que la ville, un ancien couvent à l'architecture tristounette. Un très beau moment, trop court, prolongé par une randonnée dans le "mechelse heide", comprenez réserve naturelle de landes de bruyère, malheureusement pas en fleurs en cette saison...
Oui oui j'aime bien les chameaux de Bactriane !

Maaseik, église des Frères Mineurs, jusqu'au 20 octobre 2012

lundi 14 mai 2012

Amadou, Mariam et mon Mali bien-aimé

Amadou et Mariam, les deux chanteurs maliens aveugles, se produisaient hier soir dans le cadre des Nuits Botaniques. Une opportunité, pour moi, de revivre ces moments uniques passés au Mali, ce pauvre Mali, actuellement la proie de troubles dévastateurs. Qu'Amadou évoque sobrement en parlant de "problèmes", lorsqu'il chauffe la salle avec ses textes d'une profonde naïveté - la magouille en politique, ce n'est pas bon, nous n'en voulons pasjustice pour le peuple - l'argent, c'est bien, je souhaite que vous en ayez beaucoup - et d'enchaîner en donnant le site de Programme alimentaire mondial, sous-entendu, donnez, donnez, mais qui a sorti son bic pour noter ??? - et puis de nous apprendre comment dire aux importuns, en bambara, casse-toi.. Naïf, oui, mais désarmant, complètement désarmant et d'une sympathie contagieuse. Musique festive aussi, musiciens excellents -djembé, batterie, guitare, clavier, et deux danseuses aux contorsions incroyables - et Amadou, sa voix traînante inimitable, Mariam, voix claire et tendre, pour le titre Chéri, et la foule d'exploser. Quant au rythme, le Cirque Royal en transes, à tous les étages, moi-même... mais ouf, il faisait noir et personne ne me connaissait.

dimanche 13 mai 2012

Le parc Warocqué

Le parc de Mariemont appartenait à la famille des barons d'industrie Warocqué, enrichis à la grande époque des charbonnages. Le dernier représentant, Raoul Warocqué, collectionneur avisé, mécène, philanthrope, a finalement légué château, parc et collections à la Belgique. Une ballade dans le parc de Mariemont est l'occasion d'une sortie au vert et d'un plongeon dans l'antiquité.
Qui le croirait ? On peut admirer dans le musée des fresques très rares, sauvées d'une villa de Pompéi, un authentique pavillon de thé japonais, et d'innombrables objets de l'antiquité classique, choisis avec  discernement, tous de grande qualité. Dans le parc, un Bouddha venu sur commande du Japon, des Rodin, un Meunier, plein d'autres, tous remarquables, et les ruines romantiques du palais de Marie de Hongrie (16ème siècle). Sans oublier les floraisons printanières. Qui a dit que notre Wallonie était le pays noir ?




Je trouve le profil d'Alexandre le Grand particulièrement séduisant...

Le grand méchant loup !



Est revenu dans nos campagnes, à Mariemont exactement, à un jet de pierre de la ville de La Louvière la bien nommée ! En meute dans le parc, et en long et en large dans le musée. Pauvre loup, honni de tous, assimilé au diable, source de toutes les peurs et de tous les fantasmes, accusé de tous les maux, impitoyablement chassé au cours des siècles. Expo passionnante, qui se termine par l'attestation du dernier loup de Wallonie, tué par Léopold I, tout un symbole. J'ai adoré. Courez-y et ne craignez rien, sont tous empaillés...

mercredi 2 mai 2012

Utamaro

J'avais envie de titrer ce message "japonaiseries", mais je ne l'ai pas fait, par respect pour le grand Utamaro, ce maître de l'ukiyo-e, autrement dit les estampes japonaises. Pas toutes érotiques, comme on se plaît à le murmurer d'un air entendu, quoiqu'Utamaro ait surtout dessiné le monde flottant, c'est-à-dire celui des prostituées, notamment celles de haut rang, les geishas.
Et voilà que le discret et minuscule musée d'art japonais, situé à l'orée du domaine royal de Laeken, dans un endroit au parking presqu'impossible, révèle qu'il possède une collection inestimable et rarement montrée d'estampes du maître...Exposition incroyable, de joyaux remarquables et méconnus. Une série intitulée Les douze heures des maisons vertes, autrement dit de la vie d'une courtisane, et bien d'autres, surtout des portraits des belles dames, des gros plans - la grosse tête -, des scènes de maternité, de la vie quotidienne. Un régal.




Le billet d'entrée donne droit à la visite de la Tour Japonaise, érigée à la fin du 19ème, au temps de la mode de l'orientalisme lancée par les expositions internationales; rachetée un moment par Léopold II, qui voulait en faire un pied-à-terre discret près du château, elle est actuellement rattachée et gérée par les musées d'histoire du Cinquantenaire. L'extérieur fait illusion: on se croirait vraiment au Japon, à deux pas de l'Atomium... Mais l'intérieur, complètement extravagant et à 1000 lieues du dépouillement japonais, est très décevant.  Même si les vitrines exposent des porcelaines de valeur inestimable.


Ce n'est pas tout ! Après les japonaiseries, les chinoiseries... Le même lieu abrite un pavillon chinois d'opérette. L'intérieur a un petit air de galerie des glaces; l'étage - rien que du marbre (faux ?)- présente des tableaux de peintres flamands; les toilettes sont art nouveau; et entre deux ou trois jolis meubles ouvragés, des carrelages muraux du plus pur Delft représentent des moulins à vent et de massives églises flamandes.




Ce lieu si surprenant, au milieu d'un parc ombragé, coincé entre le domaine royal et les beaux quartiers de Laeken, je ne l'avais jamais visité...