mercredi 2 mai 2012

Utamaro

J'avais envie de titrer ce message "japonaiseries", mais je ne l'ai pas fait, par respect pour le grand Utamaro, ce maître de l'ukiyo-e, autrement dit les estampes japonaises. Pas toutes érotiques, comme on se plaît à le murmurer d'un air entendu, quoiqu'Utamaro ait surtout dessiné le monde flottant, c'est-à-dire celui des prostituées, notamment celles de haut rang, les geishas.
Et voilà que le discret et minuscule musée d'art japonais, situé à l'orée du domaine royal de Laeken, dans un endroit au parking presqu'impossible, révèle qu'il possède une collection inestimable et rarement montrée d'estampes du maître...Exposition incroyable, de joyaux remarquables et méconnus. Une série intitulée Les douze heures des maisons vertes, autrement dit de la vie d'une courtisane, et bien d'autres, surtout des portraits des belles dames, des gros plans - la grosse tête -, des scènes de maternité, de la vie quotidienne. Un régal.




Le billet d'entrée donne droit à la visite de la Tour Japonaise, érigée à la fin du 19ème, au temps de la mode de l'orientalisme lancée par les expositions internationales; rachetée un moment par Léopold II, qui voulait en faire un pied-à-terre discret près du château, elle est actuellement rattachée et gérée par les musées d'histoire du Cinquantenaire. L'extérieur fait illusion: on se croirait vraiment au Japon, à deux pas de l'Atomium... Mais l'intérieur, complètement extravagant et à 1000 lieues du dépouillement japonais, est très décevant.  Même si les vitrines exposent des porcelaines de valeur inestimable.


Ce n'est pas tout ! Après les japonaiseries, les chinoiseries... Le même lieu abrite un pavillon chinois d'opérette. L'intérieur a un petit air de galerie des glaces; l'étage - rien que du marbre (faux ?)- présente des tableaux de peintres flamands; les toilettes sont art nouveau; et entre deux ou trois jolis meubles ouvragés, des carrelages muraux du plus pur Delft représentent des moulins à vent et de massives églises flamandes.




Ce lieu si surprenant, au milieu d'un parc ombragé, coincé entre le domaine royal et les beaux quartiers de Laeken, je ne l'avais jamais visité...

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