vendredi 7 décembre 2012

Mamma Medea

Oui il est bien question de Médée, la Médée de l'antiquité, celle qui aida de ses pouvoirs Jason et ses argonautes dans leur mission de ravir la toison d'or. Euripide nous a donné une version violente, et celle de Tom Lanoye * plus violente encore si possible, car transposée dans le monde actuel - plus proche de nous, moins exotique. Certes les personnages ont gardé leur nom, Médée sauvage et passionnée, Jason rusé et nonchalant, Créuse un peu sosotte, et tous les autres, typés, presque caricaturaux. La première partie est centrée sur la passion dévorante de Médée pour Jason, et les massacres qui s’accumulent dans la quête de la toison d'or; la deuxième partie, par contre, est centrée sur le déchirement du couple - avec des accents tellement contemporains- que chacun peut y trouver des échos dans sa propre vie. Médée passe de la passion à la haine avec une rare violence. Universalité des mythes fondateurs, des tragédies antiques. Interprétation hors pair. On sort de là remué jusqu'aux tréfonds de son âme.
Mise en scène Christophe Sermet, Rideau de Bruxelles.
*Ecrivain belge d'expression néerlandaise (1958), romancier, dramaturge, poète, essayiste etc.; le texte original en néerlandais est projeté sur un mur; les acteurs disposent de la traduction française de Alain van Crugten

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