mercredi 30 mars 2011

Shen Yun

Hier soir, dans la belle salle du Théâtre National à BXL, un spectacle de danse classique chinoise, dont l'ambition est d'évoquer (vraiment en raccourci) une civilisation de milliers d'années. Je rêvais plutôt d'un opéra chinois, dont je raffole, mais le spectacle surfait davantage sur la vague de la danse ethnique ou folklorique, en une série de tableaux se voulant didactiques, sur une musique d'orchestre hybride (instruments classiques + quelques instruments typiquement chinois).
Ce que j'ignorais (on ne se documente jamais assez), c'est que cette compagnie, basée à New York, et rassemblant des artistes de la diaspora et même de la dissidence, est interdite en Chine parce que diffusant le message de la secte religieuse Falun Gong, persécutée par Pékin.
Rien à dire de la mise en scène, somptueuse, des décors, des costumes, de la technique des danseurs, très au point, mais lorsque les apsaras descendent du ciel pour emporter avec elles le brave garçon tué par la méchante police parce qu'il n'a pas voulu renoncer au livre saint de la secte, on frise la niaiserie. Quand un sympathique tenor enchaîne avec les principes de base du falun Gong, ou que le maître apparaît, tout de blanc vêtu, intermédiaire entre un moine bouddhiste et un sénateur romain, c'est limite aussi. J'ai cependant passé une bonne soirée, visuellement parlant. Quant au message...même Poutine et Medvedev, en s'affichant à certaines cérémonies du culte, ont compris qu'il faut lâcher du lest dans ce domaine ! Interdire cette secte naïve ne fait que la conforter, non ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Quand un mouvement rassemble des milliers de personne, un régime de dictature panique et ne trouve plus ça naïf du tout!
Voici ce que j'ai trouvé sur Wikipedia. Aucune garantie sur l'info, évidemment.

"Les pratiques de qigong, adoptées par le régime communiste en 1949, ont été interdites et réprimées comme des pratiques féodales et superstitieuses durant la Révolution culturelle.

Dans un contexte de détente économique, peu après les premières réformes libérales et la première apparition du chômage, le qigong réapparaît en Chine et se trouve même encouragé. Les autorités y voient une façon de mettre en avant la culture chinoise et participent à sa promotion à travers les Salons de la santé qui lui seront consacrés au début des années 1990.

En 1992, le Falun Dafa est présenté au grand public par Li Hongzhi.

Pendant plusieurs années, les autorités chinoises resteront indifférentes face à ce mouvement et en 1995 Li Hongzhi commence à diffuser la méthode à l'étranger. Commençant par la France, il donne une série de neuf conférences à l'ambassade de Chine à Paris. Mais cette école se détache par sa gratuité et sa popularité. En l'espace de sept ans, elle compte environ 80 millions de pratiquants, d'après les estimations des autorités de l'époque.

Les autorités s'inquiètent de l'ampleur du phénomène, le nombre de pratiquants serait deux fois supérieur à celui des inscrits au Parti communiste chinois. Dès l'année 1996, des incidents de harcèlement de pratiquants ou de groupes de pratique sont recensés et le gouvernement fait interdire les livres du Falun Gong qu'il éditait auparavant et des articles contre le Falun Gong apparaissent alors dans la presse.

Le 23 avril 1999, suite à la parution d'un article mettant en garde contre les dangers du Falun Gong dans la petite université de Tianjin, des pratiquants se rendent sur place dans le but d'expliquer leur point de vue, plusieurs d'entre eux seront alors arrêtés.
Le 25 avril 1999, dix mille pratiquants de Falun Gong protestent devant le siège du gouvernement chinois (Zhongnanhai) à Pékin suite aux arrestations des pratiquants.

D'après les autorités, cet événement prouve une forme d'organisation et une volonté de défier le pouvoir. Cette manifestation marque un tournant de la politique du Parti communiste chinois à l'égard du Falun Gong[4].

Le 20 juillet 1999, Jiang Zemin, président à l'époque, affirme que le mouvement menace la stabilité sociale et politique de la Chine. Il lance une politique de répression en fondant le Bureau 610, un groupe de commandement chargé de surveiller le Falun Gong et dont l'organisation et le statut extra-gouvernemental sont similaires à celui du Comité central de la révolution culturelle.

Le 22 juillet 1999, le ministère des Affaires civiles et le ministère de la Sécurité publique ordonnent conjointement la dissolution du mouvement et de l'association qui lui est affiliée

En octobre 1999, une loi légitime la répression en rendant illégales toutes les organisations dites hérétiques. Celle-ci étant rétroactive, tous les pratiquants et ex-pratiquants sont concernés.

Au moment des fêtes du Nouvel An chinois, le 23 janvier 2001, cinq personnes s'immolent par le feu sur la place Tian'anmen[6]. Selon le gouvernement chinois, il s'agissait de membres du Falun Gong [7]. Le mouvement soutient qu'il s'agissait d'une mise en scène du régime chinois [8].

La même année, Ian Johnson, correspondant spécial du Wall Street Journal à Pékin reçoit le prix Pulitzer pour son reportage sur la persécution du Falun Gong [10].

Virginie a dit…

L'article de Wikipedia, Magali, je l'avais lu. Chacun pense ce qu'il veut de Falun Gong, mais je continue à dire que leur message est naïf, comme celui de nombreuses sectes religieuses. Le danger est - toujours mon avis personnel - comparable à celui des Témoins de Jéhovah. Les mettre en prison est peut-être excessif ??? Mais Pékin est très frileux sur ce terrain-là, cad celui qui semble menacer son hégémonie. Z'ont trouvé une tête de turc.

Virginie a dit…

En fait, de naïfs, sont devenus subversifs. Pour dire les choses autrement, le Falun Gong n'est qu'un prétexte à opposition, dans un pays où elle n'est pas concevable. Et dieu sait ce qui se cache finalement derrière la belle morale idéaliste et (ne l'oublions pas) très nationaliste. Vaste sujet.